piton
SAINTE ROSE
Nous vous invitons à découvrir ou redécouvrir, un des quartiers historiques de la côte Est.
Il a nourri l’actualité en 1977, au moment du passage de la coulée volcanique, au cœur de Piton Sainte-Rose.
A côté d’elles d’élégants palmiers (Acanthophœnix
crinita, Hyophorbe indica) balancent dans les airs leurs panaches
ondoyants, tandis que dans le sous-bois des Pandanus immobiles
déroulent leurs spirales bizarres
La reprise de la vie sur la coulée de lave de Piton Sainte Rose au bout de 41 ans.
A bout de 41 ans, au niveau de la mer, avec une pluviométrie aussi favorable, on s’attend à voir une forêt clairsemée de jeunes bois de rempart et bois de fer bâtard. Alors que la coulée a été normalement colonisée par des lichens, dont la fleur de roche, des mousses et des fougères, on ne trouve aucun de ces arbres indigènes. Leurs graines auraient dû être apportées par le vent mais il n’y avait plus de semenciers, de parents potentiels, à proximité, dès 1977. A la place ce sont des filaos qui se sont installés en nombre et certains produisent déjà des fruits qui donnent la deuxième génération. C’est ce que l’on appelle le « drame du filao ». Ils occupent la place et leurs feuilles ne se décomposent pas, elles s’entassent et nuisent à l’installation éventuelle de toute autre plante. C’est ainsi que la forêt de bois de couleurs des bas ne pourra pas se régénérer naturellement. Les filaos sont des arbres exotiques originaires d’Asie du sud-est et d’Australie. Jacob de Cordemoy dans sa « Flore de la Réunion » nous apprend, en 1895, qu’ils ont été introduits à La Réunion en 1768. Ils résistent aux embruns et peuvent pousser avant la constitution d’un sol. En effet, ils possèdent au niveau de leurs racines des nodosités abritant des bactéries capables de fixer l’azote de l’air. Ces bactéries leur fournissent un engrais naturel en échange du gîte et du couvert. Le filao a rendu service en fournissant à nos anciens du bois de feu et de construction. Aujourd’hui il est considéré comme envahissant. L’homme pourra-t-il l’éradiquer au moins localement et tenter de reconstituer artificiellement une forêt de bois de couleurs des bas pour les générations futures ?
C’est le pari qui va être tenté à Piton Sainte Rose.
Nicole Crestey et François Duban le 26 octobre 2018