Ancres et mouillages

Rares sont les plongeurs Sainte-Rosiens qui n’ont pas été attirés un moment ou un autre par les multiples ancres présentes sur le site de La Marine.
Leur localisation est assez bien connue voire leurs dimensions ainsi que leurs positions.
Resteraient un travail à faire sur leur fonction exacte et les raisons ne serait-ce supposées de leur présence. RP_archeo

Ancre à jet, ancre d’affourche, ancre de veille, grande ancre, autant de termes qui emmaillent souvent la littérature mais qui désignent des éléments qui avaient une fonction bien précise sur les bâtiments à voile au départ. Ce sont donc des pages d’histoire maritime qui s’offrent à nos yeux en même temps que ces vestiges silencieux à demi enfouis. Il est alors facile au rêveur d’imaginer les scènes qui se déroulaient à proximité il y a un peu plus d’un siècle. La réalité était sans doute moins romantique qu’on pourrait dépeindre. Dans un rapport de 18…..(Rapport sur les études de M l’ingénieur Morlière relative à la création d’un port à La Réunion) le trafic maritime autour de l’île est ainsi présenté :
« Qu’y voit on ? Des navires venant mouiller sur une mer houleuse profonde, tourmentée par les vents généraux du Sud-Est, puis s’en allant péniblement de rade en rade pour charger ou décharger[… ]
RP_Roussin
Qu’y voit on encore ? Un procédé d’embarquement et de débarquement des plus primitifs, fonctionnant, au moyen de ponts en bois toujours menacés de destruction, et à l’aide de chaloupes qu’il faut rentrer à l’approche du mauvais temps.»

Il est vrai qu’il s’agit là d’un extrait de plaidoyer pour la construction d’un port sur l’île mais la littérature de l’époque met souvent l’accent sur les conditions difficiles de mer à Sainte Rose.RP_Ptt
Dans « Police des Ports et Rades » publié en 1880, une description de la rade de Sainte Rose est donnée ; les difficultés d’y appareiller sont évoquées mais des explications nous permettent a contrario une première approche de l’histoire des ancres présentes sur le site :
« Le plateau du mouillage est si peu étendu que, là plus encore que sur les autres rades , il est urgent de s’affourcher ; seulement il conviendra de porter l’ancre d’affourche dans le N-O afin que , si l’on était surpris par des vents de Nord , il fût possible, en virant sur l’affourche, de mouiller une deuxième ancre qui éloignerait de terre et donnerait au navire plus d’espace pour filer de la chaine. »
Il serait difficile d’avoir un meilleur commentaire sur le sujet.
On ne saurait enfin passer sous silence le plan de mouillage de Sainte Rose levé en 1846. Au delà des indications sur les lieux précis de mouillage ce sera sans doute avec émotion que des Sainte Rosiens découvriront l’emplacement précis des infrastructures terrestres de l’époque où Sainte Rose devait compter sur la mer pour ses communications avec le monde extérieur.
RP_p18